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L’IA dans les petites et moyennes entreprises : ce que nous apprend l’étude Bpifrance Le Lab

Juillet 2025 / Temps de lecture estimé : 2 minute(s)

L’intelligence artificielle (IA) occupe largement l’espace médiatique, promettant aux entreprises de nombreux gains de productivité. Mais la réalité des PME et des ETI françaises est plus nuancée. Une nouvelle étude de Bpifrance Le Lab, réalisée auprès de plus de 1 200 chefs d’entreprises, montre ainsi que l’IA représente un défi de taille que ces entreprises ne peuvent relever que sur le long terme.

Une prise de conscience réelle, mais…

En premier lieu, l’étude nous apprend que 58% des dirigeants considèrent l'IA comme une question de survie à horizon 3-5 ans : il y a donc une réelle prise de conscience de l'impact de ces technologies sur les entreprises. Mais le passage à l’action est encore hésitant. Ainsi, 43 % des dirigeants ont défini une stratégie IA, 26% utilisent une IA générative, 16% une IA non générative, et seulement 10% utilisent les deux. Ces chiffres sont particulièrement élevés dans les secteurs de la communication, la finance et les assurances.

Autre information intéressante : parmi les entreprises qui ont adopté l’IA, la moitié utilise exclusivement des solutions gratuites ou prêtes à l'emploi.

Entre motivation et scepticisme

L’amélioration des performances, le maintien de la compétitivité et la réduction des coûts sont la principale motivation des dirigeants. Ils voient moins, à ce stade, en quoi l’IA peut leur permettre de développer leur activité.

Par ailleurs, 43 % des PME et ETI ne font pas d'analyse de données pour piloter leur activité. Or, selon les conclusions de l’enquête, une entreprise engagée dans la digitalisation est 5 fois plus susceptible d’utiliser une IA, et une entreprise réalisant des analyses de données est 2,5 fois plus susceptible d’utiliser une IA. Ces corrélations montrent que l’absence de socle digital et de données fiables compromet sérieusement la capacité des entreprises à tirer parti de l'IA. C’est aussi une question générationnelle : plus le dirigeant est jeune et formé, plus il utilise à titre personnel les outils d’IA générative, et plus son entreprise est avancée dans l’adoption de l’IA.

Enfin, 27% de dirigeants se disent "sceptiques" face à l'IA, et 26% d’entre eux affirment être conscients de l'importance de l'IA tout en étant paralysés par un manque de compétences, de formation ou de soutien qui les empêchent d'agir.

Que faut-il donc retenir ? L'adoption de l'IA par les PME et ETI françaises prend du temps ; ce n’est pas une révolution, mais les choses bougent doucement. Face à des technologies encore en maturation, même les entreprises les plus avancées dans l'expérimentation de l'IA adoptent une approche prudente, préférant attendre le développement de l'offre et la baisse des coûts. Cette prudence, dictée en partie par les contraintes financières, protège paradoxalement les petites et moyennes entreprises d'investissements précipités et potentiellement peu rentables.

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